Historique de la Montagne-escalade à la FSGT (et en IDF)
Livret de présentation de l’activité Montagne Escalade 23/24
Préalable. Cet historique des activités de plein air, initié par Alain LEVEQUE est le résultat d’un travail collectif. Il est à prendre avec précaution et indulgence, il n’est pas réalisé par des historiens. Les éléments sont tirés de quelques documents et de la mémoire de responsables de l’activité Montagne Escalade.
Le but est d’apporter des éléments sur trois points :
- L’organisation structurelle des activités de plein air
- Les forces humaines
- Les projets d’actions
Les Activités de Pleine Nature (A.P.N.) sont indissociables de l’évolution des pratiques sportives organisées au sein de la FSGT.
Depuis sa création en 1934 à nos jours, les A.P.N. se sont construites au fur et à mesure des transformations sociales, du fonctionnement de la FSGT et des projets qu’ont portés des militants depuis près de 90 ans.
Rappel historique :
La FSGT est née en Décembre 1934 par la fusion de la Fédération Sportive du Travail et l’Union des Sociétés Sportives et Gymniques du Travail. Elle est née d’une dynamique unitaire face à l’évolution du fascisme.
1936 Le front populaire, les grandes victoires ouvrières, les deux semaines de congés payés, les 40 heures, les conventions collectives, etc… vont permettre le développement rapide des clubs y compris les clubs de plein air.
1935/1937 Les amis de la nature adhèrent à la FSGT, et fusionnent à la FSGT, plus de 4000 adhérents viennent grossir les rangs de la FSGT. 1ère tentative de création du GAP (groupe alpin populaire).
1939 – 1945 La FSGT est interdite. Beaucoup de militants entrent dans la clandestinité, à l’instar d’Auguste Delaune. Il est arrêté par la police française lors de la traque des communistes, le 6 décembre 1940. Il s’évade le 21 novembre 1941. Il fonde le journal clandestin Sport libre. Le 27 juillet 1943, lors d’un rendez-vous de résistants, il tombe dans un guet-apens, aux mains de la police française. Blessé, il est livré à la Gestapo. Torturé, il meurt le 12 septembre 1943, au Mans à l’âge de 34 ans, sans même, semble-t-il, avoir révélé sa véritable identité.
1942 création de la Fédération française de montagne (FFM)
1945 Dès la Libération, le sport travailliste se remet à l’œuvre. Dans les sports de montagne, la création de l’UNCM (Union Nationale des Centres de Montagne) ouvrant la montagne à la masse des jeunes travailleurs. La FSGT joue un rôle important dans la direction de l’UNCM (qui deviendra plus tard l’UCPA).
1952 Création du groupe alpin populaire, c’est à partir de ce groupe que d’autres clubs et sections vont voir le jour, la section de l’US IVRY sera créée en 1955.
1962 Création du CoSiRoc
1965/1967 Avant 1965, l’organisation des activités de la FSGT étaient organisée par le Bureau Sportif Fédéral qui se préoccupait des activités sportives de compétitions. Le Bureau du plein air gérait les activités de la pleine nature et les AN. (Amitié Nature)
Au Congrès de Tarbes, sont tracées de nouvelles orientations, progressivement le Bureau Sportif Fédéral et le Bureau de Plein Air sont dissous. Les activités sportives et de pleine nature vont progressivement s’organiser en commission sportive fédérale. Sur la base de la culture sportive de spécialité, la Commission Fédérale de Montagne, de ski alpin, de voile, de canoë kayak et plus tard du ski de fond sont créées.
Les militants de la Commission Fédérale de Montagne (C.F.M.) issus du syndicalisme et de la politique dans les années soixante se nomment : Louis LOUVEL, Serge SLUKOVA, Pierre BRUNEAU, etc …
1967/1970 Afin de permettre aux ouvriers de participer aux activités de plein air et sur la demande des comités d’entreprises, la FSGT crée loisirs service pour répondre à cette attente. Des dizaines de cars partent les vendredis soir pour pratiquer le ski et reviennent le dimanche.
Dans cette période charnière trois logiques vont cohabiter :
- La culture sportive organisée en spécialité : montagne, canoë, voile etc…
- La culture du plein air : les clubs Amitié Nature continuent de s’organiser sur la base du camping, des rassemblements, de la randonnée..
- La culture de service : les comités d’entreprises qui ne sont pas organisés dans une logique de club associatif envoient les salariés à la montagne, par le biais de loisirs service.
Pendant cette période de 1967 à 1980 : les effectifs et les clubs sont en progression. La FSGT dès 1968 embauche des salariés permanents. Gérard LE JOLIFF sera un des premiers permanents à suivre les activités de plein air, il sera aussi le représentant à l’UCPA, dont il prendra la présidence quelques années plus tard.
De même, de nouveaux et jeunes militants pointent leur nez. Après quelques “passes d’armes” avec l’ancienne génération sur des options idéologiques, c’est le début d’une période allant jusqu’en 1990, où ces nouveaux militants vont développer leurs idées et des pratiques dans le sens d’une démocratisation des activités montagne.
Il s’agit de : Gilles et Noël ROTILLON, Michel ALEXANDRE (Mouloud), Fanfan ROTILLON, JeanPierre KNOCK (Taupé), Pascal DUBUS (La Dub), Alain FINET, Michel COQUARD (Pichette).
1970/1980 Les commissions sportives fédérales de la montagne, du canoë, etc… se structurent et lancent des projets d’actions dans tous les domaines :
- formation d’initiateurs, initiatives pour le public, des innovations
- la première édition des 24 heures de Bleau se fera en Juin 1980
- la création de circuits jaunes et de circuits enfants etc…
1981/1984 Une décennie de projets d’actions tous azimuts :
- Création des blocs d’escalade (fête de l’Humanité)
- Développement de l’équipement Hauteroche (création Hauteroche en 1977)
- Aménagement du mur de Corbeil Essonne (1982)
- Mise en place d’action pour le développement des SAE (Structures artificielles d’escalade)
- Généralisation des circuits enfants (Topo en 1982)
Les forces humaines : après le changement de gouvernement en 1981, la FSGT se voit attribuer deux postes FONJEP sur le développement des activités de plein air.
1983 Un de ces postes sera occupé par Daniel BETSCH pour accompagner le développement des activités de plein air en Île-de-France (Le poste existera pendant une année)
En 1984, Yves RENOUX est recruté comme Conseiller en Formation mis à disposition par l’Etat, il participe activement à la formation des initiateurs escalade et au projet de la C.F.M.
Après le premier stage Maurice GRATTON, la C.F.M. faisait le constat de l’impossibilité de continuer à développer les actions sur une mobilisation uniquement bénévole, il fallait des permanents dédiés à cela ; Yves RENOUX fut le premier.
1984/1990 Après analyses et réflexions, la C.F.M. prend une orientation pour le développement de l’escalade populaire et abandonne progressivement l’alpinisme faute d’avoir pu la rendre populaire. (« Alpinisme laisse béton » de Louis Louvel et Gilles Rotillon)
En 1984, le stage Maurice GRATTON propose de réfléchir sur quatre axes de travail qui sont : les enfants, les murs d’escalade, les falaises et les centres de vacances.
Une période riche d’initiatives sur deux aspects différents :
1) Des rassemblements de l’escalade populaire
- « les 24H à La Courneuve » où sont organisés une pratique de masse en direction des écoles sur des blocs d’escalade, une Compétition et le premier salon du bloc.
- Le rassemblement d’équipeurs à Orgon pour développer la stratégie des “falaises à l’aise”.
- Initiative pour soutenir l’équipement de nouvelles SAE.
2) En même temps plusieurs productions pédagogiques et didactiques :
- L’alpinisme? Laisse béton! – Éditions du Scarabée – 1985
- Les falaises à l’aise 1987
- Les enfants : l’escalade et la montagne de Maurice Gratton – 1988
- Guide de l’escalade enfants en région Parisienne – 1987
- La leçon d’Aristote: sur l’alpinisme et l’escalade – Éditions du Fournel – 2016
- Ainsi que des vidéos : fête du bloc, grimpeurs tous capables, cailloux joujoux,
- Grimpeurs en herbe grimpeurs en tête, etc …
En 1985 est créée la Fédération française d’escalade (FFE) en rupture avec l’orientation de la FFM qui refusait de voir l’évolution de l’escalade. La FSGT participe à sa création, Gilles ROTILLON est un des membres du comité directeur.
En 1987, la Fédération française de la montagne (FFM) et la Fédération française d’escalade fusionnent pour créer la Fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME). Gilles ROTILLON est le premier président de son comité sportif escalade. Il en fut écarté en en 1997 à l’AG d’Avignon pour désaccord sur l’orientation que prenait la FFME (refus de développer des falaises à l’aise et effort quasi unique sur la compétition).
1987 Le premier rassemblement multisports à Vallouise préfigure les rassemblements de Freissinières (1988/1999) (Castet 1992/2007), les rassemblements de la glisse à Val Cenis puis Les Orres (1985/2015). L’objectif de ces rassemblements visait à fédérer les clubs et les acteurs de la FSGT dans les pratiques de plein air, dans le but de former et faciliter l’accès à ces activités. Le développement de nouvelles activités comme le parapente, le canyoning ou les principes d’organisation s’appuient sur les échanges de savoir.
Lors de cette période décennale de nombreux militants du plein air ont été impliqués, facilité par une activité salariée tant dans le domaine de la formation que sur les contenus de pratique. Citons, Maurice LATAPIE, Yves RENOUX, Claude FERNAND, Jean-Louis PAIN, Yves BALOUP et Serge TRACK étaient parties prenantes.
1990/2000 : Période intermédiaire, la commission fédérale reste sur ces acquis, les commissions fédérales de canoë et de ski de fond s’éteignent fautes de combattants. La Commission Fédérale Montagne Escalade est en repli.
1999 Création de Grimpe 13 et de Grimpe Tremblay Dégaine qui marquent le nouveau développement des nouvelles associations de montagne-escalade en île-de-France.
novembre 2001 Les Assises du Sport Populaire à Gardanne permettent d’organiser des ateliers sur la pratique de pleine nature et relancent une réflexion autour de plusieurs points :
- Le modèle associatif a-t-il de l’avenir ?
- Les équipements, l’accessibilité et l’encadrement
- Mise en place d’un collectif fédéral du Plein Air
A partir de 2003/2004, le collectif est composé de militants salariés provenant de comités ou de clubs : Alain LEVEQUE, Yves RENOUX, Daniel VAUBAILLON, Daniel DUPUIS ainsi que des bénévoles : Rémi CAPPEAU, David GARNIER
Les salariés partent progressivement vers une retraite bien méritée. Yves sera le dernier à partir en 2010.
2004 Action revendicative sur la gratuité des secours en Montagne.
2005 Campagne d’action contre le péage pour la raquette en neige, soutien et création de ROC 14.
2007 Sylvain BOUQUIN, salarié du siège fédéral assure provisoirement les missions d’accompagnement de la CFME. Son détachement montagne-escalade s’arrête en 2011/2012.
Années 2010 Il n’y a plus de salarié pour accompagner les activités de montagne-escalade. Deux commissions départementales structurent la coordination régionale : Commission 93 et Commission 75/94.
A l’initiative de la commission fédérale, les associations franciliennes se réunissent 2 à 3 fois par an pour coordonner certaines initiatives : 24h Bleau, formations, rencontres amicales…
2010 relance du rassemblement de Freissinières à l’initiative de Nicole et Alain LEVEQUE, Sylvain BOUQUIN, Fabrice LENOIR (Tarabis), David GARNIER, Fabrice DUFFAULT…
2011/2012 Création de la commission régionale
En 2011, est fait le constat que la CFME repose strictement sur des militants d’IDF. Face à la monté en puissance de la dynamique francilienne, Julien VERT propose de mettre “en pause” la CFME et de prioriser la création d’une commission régionale.
Cette commission s’appuie sur les deux commissions départementales existantes.
Comme dans les années 80, les militants bénévoles défendent la création d’un poste pour les soutenir et accompagner le développement.
2013 relance de la CFME lors du rassemblement de Freissinières.
Relance du rassemblement de Castet à l’initiative de David GARNIER, Fabrice Duffault, Xavier SERRY, Fabrice LENOIR (Tarabis)
2014 Création d’un poste salarié en IDF. Ce poste est occupé par Amandine LE DORTZ
La commission régionale (copil) se structure petit à petit autour des membres actifs de la montagne-escalade (Alain LEVEQUE, Yves RENOUX) et de la LIF (David CHEVAU).
2016 Relance du rassemblement multiglisses (anciennement Les Orres) à Barèges (65) à l’initiative du comité FSGT 65 et du collectif Castet. En 2018, il se déplacera à Gavarnie (65) puis à Briançon en 2019.
2015/2016 Changement de format pour les AG. Elles deviennent un lieu de réflexion et de lancement de projets..
2 AG/an
De 2016 à maintenant. La commission régionale poursuit sa structuration et impulse la création de collectifs de projets. Amandine LE DORTZ est remplacée par Fabrice LENOIR (depuis aout 2016).
Structuration de différents collectifs: formations, Blo, compétitions autrement, rassemblements, GCLV, solidaires…
Durant cette période, plusieurs militants se sont investis au sein du Comité de pilotage (Copil). Adeline RIGOT (LIF), Aude OUVRARD, Axel COHEN-JONATHAN, Daniel VALADOUX, Eric BERNARDIN, Fabrice LENOIR (LIF), Jean-Marc DUSSORT, Jean-Paul HATTERER (comité 93 et LIF), Philippe SEGRESTAN, Rémi CAPPEAU, Tiffany BEHR (comité 93), Yves RENOUX…
Le Copil voit ses forces diminuer progressivement et acte un changement nécessaire de fonctionnement.
En parallèle et en lien avec le Copil, il existe de nombreux bénévoles s’impliquant dans les différents collectifs, à ce titre ils font partie également de la commission régionale.
2019 Assemblé Nationale des activités (ANA) de montagne et d’escalade à Ivry-sur-Seine. Renforcement de la commission fédérale (CFME).
2021 Première réunion régionale Inter-clubs : Objectif 50 clubs. Près de 80 personnes venant de plus de 30 clubs se réunissent pour structurer, créer, pérenniser ce qu’il est convenu d’appeler l’interclubs. Sept collectifs (Bleau, Compétition, Aide à la création de nouveaux clubs, Communication, Formations, Vie associative, Entretien et gestion de falaises) ainsi qu’une commission régionale sont validés.
Yves Renoux, Martin Papineau, Eric Bernardin et des référents de chacun des collectifs se réunissent tous les deux ou trois mois pour partager les informations et évoquer les sujets transversaux.
Il est également décidé de faire un an plus tard, le 3 décembre 2022, une réunion bilan de ce fonctionnement afin de l’améliorer.
Antoine Lambert remplace Fabrice et partage ses missions entre l’escalade et l’athlétisme en tant que chargé de développement.
2022, 3 décembre : Objectif 150 (participants). Deuxième AG des collectifs régionaux.
2023, 9 décembre : Objectif 250 (participants). Troisième AG des collectifs régionaux.